Médiation culturelle

Pour cette deuxième édition, les concepts d’appartenance et de migration ont été retenus en tant que thématiques centrales du projet de médiation. En associant activement des personnes issues de la migration à sa réalisation et en tissant des partenariats avec des acteurs locaux du domaine de l’intégration, le Spiegelberg festival aspire à inscrire pleinement le projet de médiation artistique et culturelle dans une démarche de prévention et de lutte contre le racisme. Alliant ateliers d’écriture et performances scéniques, ce projet veut favoriser le dialogue interculturel et questionner l’altérité.

Plus concrètement, le Spiegelberg festival a décidé d’investir le domaine de l’écriture et des arts vivants, en faisant appel à des auteurs-rices résidant dans le Jura mais de langue et d’origine diverses. Il s’agit de poursuivre la démarche entamée en 2023 par le projet Boxes, imaginé par l’artiste franco-suisse Adrien Jutard. En donnant la parole – et le pinceau – à des personnes issues de la migration, l’artiste et le festival ont cherché à engager une réflexion sur l’appartenance, l’identité et les souvenirs, sur l’endroit d’où l’on vient et celui où l’on vit.

Pour cette prochaine édition, le Spiegelberg donnera à nouveau la parole à des personnes migrantes, en collaboration avec l’association Jura Integraction, dans le but de poursuivre la réflexion et la création sur les liens entre identité, lieux et culture. Des ateliers d’écriture seront organisés avec la collaboration des autrices et comédiennes Laurence Maître et Fanny Wobmann, et une lecture performative des textes aura lieu sur la scène La Place du Village du festival. Une polyphonie de récits sera ainsi incluse au cœur du festival, proposant une médiation d’expériences de migration et d’appartenance. Un atelier participatif d’écriture autour de ces thématiques sera également proposé au jeune public durant le festival. Il devrait être animé par Anisa Roomieh, poétesse d’origine syrienne établie à Delémont. Porté par une démarche artistique audacieuse et ancrée dans l’inclusion sociale, ce projet entend sensibiliser un large public aux enjeux de discrimination raciale et d’exclusion, tout en renforçant la cohésion sociale et en donnant la parole à des personnes directement concernées.

« Bien que nous ayons toujours sur nous l’inconvénient d’être un réfugié en général, cette fois, cela ne s’est pas produit. Ne pas payer d’impôts, étant au chômage, notre statut de réfugié nous rend difficile de communiquer avec les peuples autochtones. C’était comme un mur invisible. D’être en position de consommer constamment mais de ne pas produire. Un facteur qui complique cette situation est de ne pas pouvoir s’exprimer. mais nous avons eu l’occasion de nous exprimer avec les images dans les boxes, nous avons produit quelque chose, cela a créé un pont de communication entre nous et de nombreuses personnes. »Participant au projet Boxes en 2023.